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Flore Meurisse, chargée de communication et de diffusion culturelle au CAUE de la Charente-Maritime

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Portrait de Flore Meurisse, chargée de communication et de diffusion culturelle au CAUE de la Charente-Maritime

« J’ai fait des études d’archi, mais je n’ai pas voulu être architecte ! ». Fille d’architectes, Flore Meurisse se dit « fascinée par la discipline… mais pas par le métier ! ». Après trois années à l’ENSA de Paris-Belleville, Flore s’oriente donc vers un master de communication et de médiation culturelle qu’elle obtient à Paris en 2007. « Ce qui me motivait, c’est la communication pour des agences d’architecture ». Elle intègre alors différentes agences, notamment auprès de Berger et Anziutti, les maîtres d’œuvre de la Canopée des Halles à Paris. Le projet entre en phase de chantier et Flore en assure la promotion dans les médias en lien avec la mairie de Paris.En 2012, Flore part s’installer à La Rochelle. Elle est embauchée l’année suivante au CAUE de la Charente-Maritime. C’est une création de poste, le CAUE n’a pas véritablement d’action de diffusion culturelle, ce que souhaite mettre en place le directeur. « Il a fallu partir de zéro, explique Flore, remettre en place des outils de communication basiques ». Elle entreprend alors la refonte du site web du CAUE, lance une newsletter. Elle se forme aux réseaux sociaux et ouvre les pages Facebook, Instagram et Twitter du CAUE. A ce sujet, elle estime que « Twitter n’est d’ailleurs pas nécessairement un outil pour les CAUE car il ne s’adresse pas vraiment au grand public. Facebook et Instagram sont plus appropriés ».

Pédagogie, éducation et culture

Flore se voit confier finalement le montage d’une véritable programmation culturelle pour le CAUE. « Le CAUE 17 avait la chance de pouvoir disposer d’un espace, mis à sa disposition par le département : l’espace Champlain à Brouage », cette extraordinaire ville-port fortifiée aujourd’hui ensablée au milieu de ses marais.  Flore y fait ses premières armes avec une programmation estivale, puis enchaîne avec une programmation qui file désormais tout au long de l’année : Mois de l’Architecture et du Cadre de vie initié par le CAUE 17, Journées Nationales de l’Architecture, Les Enfants du Patrimoine… se succèdent ou presque.

atelier (TAP) Architecture de Papier ; école primaire Samuel de Champlain (Brouage) – juin 2017

Flore ne s’arrête pas là. Flore propose à la direction du CAUE de relancer les actions pédagogiques. Elle met alors en place des ateliers en classe, organise des ateliers publics en marge des expositions que le CAUE accueille ou coproduit, propose des interventions pédagogiques avec les élus locaux et les habitants, en lien avec les architectes-conseil. Ces ateliers participatifs se font sur demande des communes ou sur proposition d’un architecte conseil du CAUE, lorsqu’il sent que les conditions locales s’y prêtent. L’architecte conseil tâte le terrain et lorsque les conditions sont réunies, Flore est associée à la démarche pour concevoir avec lui les ateliers. Elle se souvient encore, avec toujours autant d’enthousiasme, de l’aventure de Saint-Hilaire-de-Villefranche. La commune, qui compte 1200 habitants, sollicite le CAUE pour l’aider dans sa réflexion sur l’aménagement du centre-bourg et en particulier la vallée du Bramerit qui traverse les zones urbanisées de la commune. Cet espace naturel, tout près des équipements principaux de la commune, est pourtant peu pratiqué par les habitants car ne bénéficie d’aucun cheminement et d’aucune signalétique. C’est dans ce contexte que le CAUE décide d’impliquer élus, habitants et scolaires dans la requalification de cet espace, par le biais d’actions à la fois pédagogiques, éducatives et culturelles. Ce projet, coordonné par Flore et l’architecte conseil du secteur, s’est déroulé sur deux années scolaires, d’abord avec une série d’ateliers avec les classes de CM1 et CM2 qui ont amené les enfants à imaginer eux-mêmes le projet d’aménagement, puis la classe de CM2 et les 4 classes de 6e du collège ont travaillé sur la réalisation concrète du projet. Après ces deux années d’animations pédagogiques, l’aménagement voit le jour. Le chantier est lancé et les enfants y participent activement, en même temps que les entreprises, notamment pour les plantations. Et la région Nouvelle-Aquitaine apporte une aide de 10 000 euros dans le cadre de son appel à projets « trame verte et bleue et pollinisateurs en Nouvelle-Aquitaine ».

« Il n’est pas très intéressant de monter seule une programmation culturelle »

En quelques années, Flore Meurisse a affirmé son rôle au sein de l’équipe du CAUE. « Mes collègues conseillers se sont bien appropriés mes propositions. Ils ont les bons réflexes, nous échangeons souvent, ils me transmettent des infos, des dossiers ».  « Il n’est pas très intéressant de monter seule une programmation culturelle » explique Flore qui monte ses projets toujours en lien avec ses collègues.

Chaque année, le CAUE organise une exposition, soit prêtée, soit réalisée par le CAUE, soit en co-production. Ce fut le cas de « Tous à la plage ! », une belle exposition itinérante sur les villes balnéaires du XVIIIe siècle à nos jours, coproduite par la Cité de l’architecture et du Patrimoine, le Centre des monuments nationaux, la Ville de Royan et le CAUE. Ou encore de l’expo « Jardiner la ville », de la CAPA également, que l’on peut voir jusqu’au 22 juillet. Flore a eu l’idée d’y ajouter des ateliers de médiation sur mesure et des livres de jeunesse en accès libre. En trois semaines, l’expo a déjà reçu la visite de 400 élèves !

Les projets ne manquent pas. « Chaque année, je propose un nouveau thème. L’année 2021 est celle de la nature en ville » précise Flore qui prépare déjà la valorisation de l’étude de Gilles Ragot sur les villas balnéaires. En 2017, le CAUE a en effet confié à cet historien de l’architecture, une étude pluriannuelle consacrée aux villas du balnéaire en Charente-Maritime entre la fin de la seconde guerre mondiale et les débuts de la contestation post-moderne. Cinq années d’étude fine sur ces joyaux architecturaux du littoral, aux accents brésiliens ou post-modernes et parfois labellisés « Architecture XXe ». Cinq années scandées par des restitutions d’étapes annuelles, une exposition et une publication. Un public nombreux et désormais fidèle accompagne cette programmation au fil des ans. Flore travaille à la grande restitution finale prévue en 2023 avec une exposition et une publication à la clé.

En quelques années, Flore Meurisse est devenue un élément central du CAUE de la Charente-Maritime. Elle a su démontrer que la diffusion culturelle pouvait mobiliser toute l’équipe, qu’elle servait à valoriser le CAUE et à se mettre au service de l’intérêt général. Elle démontre aussi que tout est lié en matière de communication et de pédagogie. « Je songe prochainement au renouvellement complet de notre charte graphique qui ne convient plus ». La diffusion culturelle s’appuie aussi sur ce genre de détail.

Y.H.

Remerciements à Flore Meurisse et à son directeur Michel Gallice

[publié le 05/07/2021]
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