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Transition énergétique et étalement urbain : se concentrer sur l’existant

RETOUR SUR le e-Colloque ENERGIE , 20 juin 2020

Archives Énergie et Climat

« Un quart de la population française vit dans les zones périurbaines et cette tendance se poursuit », a indiqué Joël Baud-Grasset, président de la FNCAUE, lors du colloque organisé par Amorce sur « Atteindre les objectifs de la transition énergétique et lutter contre l’étalement urbain : enjeux croisés, approches mutualisées ». Un événement organisé en partenariat avec la FNCAUE, la Fédération nationale des Scot, la Fédération nationale des Agences d’urbanisme et le Cerema ce mardi 30 juin.

Dans son intervention au e-colloque ÉNERGIE, ce mardi 20 juin, Joël Baud-Grasset a rappelé que la France était la championne d’Europe de l’artificialisation des sols… Après un court répit pendant la précédente crise, nous avons battu un nouveau record en 2016. Qui plus est, la croissance de la consommation des sols est plus élevée que celle de la population… Et trois quarts des espaces consommés se trouvent dans des communes où l’offre de logements excède la demande. Ainsi le niveau élevé d’artificialisation des terres s’explique également par la sous-exploitation du bâti existant

« Si la (re)densification des centres-villes est centrale, celle des zones périphériques l’est tout autant », a-t-il insisté. Travailler à inverser cette tendance c’est le quotidien des CAUE sur le terrain. Un phénomène qui interpelle les pouvoirs publics depuis… 1967 et la première loi d’orientation foncière.  Soit dix ans avant la création des CAUE.

« Depuis plusieurs années déjà, nous expérimentons dans de nombreux CAUE le Bimby (Built In My backyard) ». Pour le tissu pavillonnaire dans le diffus, dans nos si nombreux lotissements dénués d’urbanité et de qualité de vie, nous pouvons répondre au double enjeu densification/rénovation énergétique.

Retravailler la parcelle

C’est l’occasion de répondre à d’autres enjeux connexes : passer d’un quartier purement résidentiel à un quartier à vivre (revoir et reconquérir des espaces publics délaissés et les communs) ; répondre aux trajectoires résidentielles, notamment la décohabitation et le départ des enfants qui peut permettre de repenser le logement ; en profiter pour mener des rénovations énergétiques et intégrer des énergies renouvelables dans le mix énergétique ; retravailler la parcelle en conséquence…

Or les dernières données sur les ventes et locations de logements observées montrent que le desserrement de la population pourrait encore s’accélérer. Selon plusieurs réseaux d’agences immobilières, depuis la crise sanitaire le périurbain serait encore davantage convoité par les Français, avec des hausses des 100 % à 150 % de personnes souhaitant y déménager.

Le président de la FNCAUE a également relayé quelques propositions de la convention citoyenne pour le climat : « définir une enveloppe restrictive du nombre d’hectares maximum pouvant être artificialisés réduisant par deux l’artificialisation des sols » ; « interdire toute artificialisation des terres tant que des réhabilitations ou friches commerciales, artisanales ou industrielles sont possibles dans l’enveloppe urbaine existante » ; mais aussi « permettre la construction d’habitat collectif dans les zones pavillonnaires ».

C.R.

image : D.R.


Complément d’info :

L’ensemble des interventions seront disponibles sur le site d’AMORCE 

Les données d’artificialisation 2009-2018 de l’Observatoire national de l’artificialisation

[publié le 30/06/2020]
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